Mis à jour le 06/10/2023
La presbyacousie, ou perte auditive liée à l'âge, affecte des millions de personnes dans le monde. Principalement attribuée à la dégradation de l’oreille interne, des recherches récentes mettent en lumière l'importance du rôle du cerveau dans ce phénomène. Des scientifiques de l’Université Johns Hopkins suggèrent une possible rééducation du cerveau pour corriger la presbyacousie, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles approches thérapeutiques prometteuses pour préserver l'audition.
La perte auditive liée à l’âge, connue également sous le nom de presbyacousie, est une pathologie très répandue. Avec le vieillissement de la population, les personnes concernées sont de plus en plus nombreuses. Une étude récente publiée dans The Journal of Neuroscience a révélé que cette condition ne serait pas uniquement due à un problème d'oreille interne. Les chercheurs mettent en évidence un rôle significatif du cerveau dans la presbyacousie, suggérant que la rééducation cérébrale pourrait être une solution potentielle pour traiter cette forme de perte auditive. Le cerveau doit réapprendre à maîtriser certaines cellules nerveuses qui deviennent trop actives, aggravant ainsi la perte auditive.
La presbyacousie est un trouble auditif lié à l’âge, affectant plus de 2,5 milliards de personnes dans le monde. Caractérisée par des difficultés à entendre dans des environnements bruyants et une diminution progressive de l’acuité auditive, la presbyacousie peut commencer dès l'âge de 25 ans. Bien souvent indécelable avant la soixantaine, la perte auditive s’accroît progressivement avec l’âge, avec une augmentation moyenne de 0,5 décibel (dB) par an à partir de 65 ans, 1 dB dès 75 ans, et 2 dB à partir de 85 ans.
L’oreille interne, et notamment l’organe de Corti situé dans la cochlée, joue un rôle crucial dans l'audition. Composé de cellules ciliées qui amplifient et transmettent les signaux sonores au nerf auditif, l’organe de Corti subit une dégénérescence au fil du temps, contribuant à la perte auditive. Le vieillissement des osselets et la diminution des neurones dans la cochlée sont également des facteurs contribuant à la presbyacousie.
Fort heureusement, la presbyacousie n’est pas une fatalité. Voici les solutions existantes à ce jour :
En cas de presbyacousie, le vieillissement de l'oreille interne n'est pas le seul coupable. Les chercheurs de la faculté de médecine de l’Université Johns Hopkins à Baltimore aux États-Unis ont découvert que le cerveau joue également un rôle significatif dans la presbyacousie. Ils ont étudié l'activité des neurones dans le cortex auditif de souris jeunes et âgées, révélant que les souris âgées avaient du mal à distinguer les sons dans un environnement bruyant, un symptôme classique de la presbyacousie.
Au cours de l'expérience, les scientifiques ont conditionné des souris pour s'abreuver lorsqu'elles entendent un son. Ils ont observé que les souris âgées commençaient à s’abreuver avant même le début du signal sonore, indiquant une anticipation du son, et avaient du mal à distinguer le son au milieu du bruit ambiant.
Les chercheurs ont utilisé une technique d'imagerie optique pour observer le fonctionnement des neurones impliqués durant les tests auditifs. Ils ont constaté une activité cérébrale accrue chez les souris âgées juste avant la production du son, suggérant que leur cerveau anticipait le son. Ces observations indiquent que le cerveau des souris âgées se comporte comme si un bruit était constamment présent, perturbant ainsi leur capacité à entendre correctement.
Ces résultats, bien qu'effectués sur des souris, ont des implications significatives pour la compréhension et le traitement de la presbyacousie chez les humains. La flexibilité d’apprentissage du cerveau humain offre un espoir de rééducation cérébrale, permettant au cerveau de se recentrer sur des sons spécifiques dans des environnements bruyants, atténuant ainsi les effets de la presbyacousie.
En résumé, la perte auditive liée à l’âge, ou presbyacousie, est un problème global touchant un très grand nombre de personnes à travers le monde. Bien que fondamentalement attribuée au vieillissement de l'oreille interne, des recherches récentes mettent en lumière un rôle important du cerveau dans ce trouble auditif. La compréhension fine de l'interaction entre le cerveau et l'oreille interne dans la presbyacousie peut ouvrir la voie à de nouvelles stratégies thérapeutiques, potentiellement basées sur la rééducation cérébrale, offrant ainsi un espoir de préservation des capacités auditives jusqu'à un âge avancé.
Shilling-Scrivo et al. Decreased modulation of population correlations in auditory cortex is associated with decreased auditory detection performance in old mice. Journal of neurosciences. Publié le 7 décembre 2022.
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