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Bruit au travail : quelles conséquences pour votre audition ?

Bruit au travail : conséquences pour l’audition

Mis à jour le 24/02/2025

En France, 20 % des salariés sont exposés à des environnements bruyants selon l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité). Par ailleurs, un sondage réalisé pour l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail révélait que 67 % des actifs français se disent dérangés par le bruit sur leur lieu de travail. 

Souvent sous-estimé dans les milieux professionnels, le bruit au travail n’est pourtant pas sans conséquences. Si certains secteurs l’ont toujours bien intégré comme un facteur de risque, d’autres, notamment ceux liés aux environnements de bureaux ouverts, commencent seulement à se rendre compte des conséquences négatives qu'il peut engendrer pour la santé auditive et globale des salariés. L’exposition prolongée à des niveaux sonores élevés peut en effet entraîner des troubles auditifs irréversibles et d'autres problèmes de santé

Décryptage des conséquences du bruit au travail avec nos experts de l'audition !

Qu'est-ce que le bruit au travail ?

Le bruit au travail se définit comme tout son indésirable, gênant ou perturbant qui survient dans un environnement professionnel. Cette problématique s’inscrit pleinement dans le cadre des risques professionnels, au même titre que les risques psychosociaux. 

Il incombe ainsi à l'employeur de prévenir les risques encourus par ses salariés, et de mettre en place des mesures de prévention, telles que l'évaluation du niveau sonore, la recherche de la source des bruits, l’information et la formation aux salariés. L’entreprise doit également prendre des mesures de protections individuelles et collectives. 

Les secteurs les plus exposés au bruit au travail sont ceux où l’intensité sonore atteint des niveaux potentiellement dangereux. Parmi ceux-ci, on retrouve :

  • L’industrie, avec des machines, des outils lourds, des lignes de production ;
  • La construction, avec des bruits incessants de perceuses, de marteaux-piqueurs ou de véhicules de chantier ;
  • La restauration, dont la circulation des chariots, les caisses enregistreuses, et le bruit généré par les clients ;
  • Mais aussi les open spaces, ces bureaux modernes sans cloisons peuvent être extrêmement bruyants, de plus, la proximité de collègues augmente la nuisance sonore, affectant ainsi l’audition des travailleurs.

Comment le mesurer ?

Pour mesurer l’intensité du bruit, on utilise l'unité du décibel (dB). Le décibel est une mesure logarithmique qui permet de quantifier l’intensité d’un son. Pour vous donner un ordre de grandeur, voici quelques exemples :

  • 30 dB équivalent à un chuchotement ;
  • 60 dB sont le bruit émis par une conversation normale ;
  • 80 dB sont comparables à un aspirateur ou un bruit de fond dans un bureau bruyant. Vous devez alors hausser la voix pour parler ;
  • 90 dB correspondent à une tondeuse à gazon ou un marteau-piqueur. La conversation devient difficile. 

Si le seuil de danger est fixé à 85 décibels, au-delà de 80 décibels sur huit heures, le niveau d’exposition sonore est considéré comme préoccupant

La nocivité des sons est également aggravée selon leur typologie : un son aigu est plus dangereux qu’un son grave, et un son composé d’une unique fréquence, appelé pur, est plus traumatisant qu'un son complexe. Par ailleurs, un son soudain est plus dangereux qu’un son progressif. 

Dans un environnement de travail, des outils de mesure du bruit, comme les sonomètres, permettent d’évaluer les niveaux sonores de manière précise. Si le niveau dépasse les seuils légaux, il est impératif de mettre en place des actions correctives. Mais l’âge et la vulnérabilité personnelle sont également des paramètres individuels qui influent sur l’atteinte auditive, et qui ne peuvent être mesurés. 

Conséquences sur l’audition

Si la douleur apparaît vers 120 décibels, la fatigue auditive survient bien en dessous de ce seuil de niveau sonore. Elle se manifeste progressivement, après une exposition prolongée au bruit, et survient lorsque l'oreille interne est surmenée par des sons intenses ou constants. Si les niveaux sonores sont réduits, cette fatigue peut disparaître. 

La fatigue auditive peut également entraîner des acouphènes, c’est-à-dire la perception de bourdonnements ou de sifflements dans les oreilles. Cela peut entraîner une gêne permanente et affecter la qualité de vie de la personne qui en est atteinte. 

L’hyperacousie, soit l’hypersensibilité au bruit, peut également être une conséquence directe de la fatigue auditive. Dans ce cas, même des sons modérés peuvent être perçus comme insupportables.

Si certains symptômes sont réversibles, il est important de savoir que l’exposition à des niveaux sonores trop élevés sur de longues périodes peut entraîner une perte auditive permanente et irréversible, due à la destruction des cellules ciliées dans l'oreille interne, qui ne se régénèrent pas.

Impact sur la santé globale 

Au-delà des dangers sur l'audition, le bruit au travail a des répercussions plus larges sur la santé mentale et physique des travailleurs, tels que : 

  • Le stress et l'anxiété : le bruit constant est perçu comme une menace pour la tranquillité mentale ;
  • Des troubles du sommeil : le bruit de fond peut perturber le sommeil, entraîner une fatigue chronique et une diminution de la productivité ;
  • Une baisse de concentration et irritabilité : un environnement bruyant réduit la capacité de concentration, ce qui affecte directement les performances professionnelles. De plus, il engendre souvent de l’irritabilité, ce qui peut nuire à la qualité des relations interpersonnelles ;
  • Des risques cardiovasculaires : des études ont démontré que l’exposition continue à des niveaux de bruit élevés peut accroître les risques de maladies cardiaques, en raison de la libération accrue de cortisol, l’hormone du stress, et de l'augmentation de la pression artérielle.

Le bruit au travail est en ce sens reconnu comme une cause de maladies professionnelles. Chaque année, la surdité qui en découle est indemnisée par la Sécurité sociale à hauteur de 100 000 €, ce qui en fait la maladie professionnelle la plus coûteuse pour la collectivité.

Réglementation du bruit au travail en vigueur et obligations des employeurs 

En France, l'exposition au bruit est régie par le Code du travail, qui impose des mesures de prévention si le bruit atteint 80 décibels en moyenne sur 8 heures de travail. Les salariés sont en droit à un contrôle médical de leur ouïe, et ils doivent être informés et formés sur les risques du bruit, ainsi que sur l'utilisation correcte des protections auditives.

Si le niveau sonore dépasse 85 décibels, le lieu de travail doit faire l’objet d’une signalisation et d’une limite d’accès. L'employeur doit par ailleurs mettre en place des mesures correctives : il est ainsi tenu de fournir des Équipements de Protection Individuelle (EPI), de réduire les sources de bruit, et d’organiser la rotation des salariés dans des environnements moins bruyants.

Enfin, il incombe à l’employeur de prendre des mesures immédiates pour réduire le niveau d’exposition, si les salariés doivent travailler dans un environnement où les nuisances sont supérieures à 87 décibels

Si vous êtes affecté à un poste présentant des risques particuliers, notez que votre entreprise est soumise à l’obligation légale de vous offrir un Suivi Individuel Renforcé (SIR) de votre état de santé, et que vous pouvez bénéficier d’un examen audiométrique préventif. 

Équipements et solutions obligatoires

Pour lutter contre les effets du bruit, certains équipements sont indispensables. Les casques anti-bruits sont ainsi essentiels dans les environnements bruyants comme les usines, les chantiers ou les zones industrielles. Les bouchons d’oreilles, moins encombrants, sont également efficaces pour réduire l’exposition au bruit dans des environnements tels que les open spaces.

En plus des protections auditives individuelles, les aménagements des espaces de travail peuvent également réduire les nuisances sonores. Par exemple, les cloisons acoustiques et les revêtements acoustiques permettent d'absorber le son, de réduire la réverbération et l’écho, pour ainsi baisser le niveau sonore de la pièce. Ils représentent une solution idéale en open space pour séparer les espaces et traiter l’acoustique du plateau.

Se protéger du bruit au travail

Pour vous prémunir des risques professionnels associés aux nuisances sonores, veillez à prendre des pauses auditives régulières et à vous éloigner autant que possible des sources de bruit intense, afin de limiter l’exposition. Portez également des protections auditives adaptées à vos missions : un casque pour une insonorisation optimale, ou des bouchons d'oreilles pour continuer à communiquer normalement avec vos collègues et ne pas erroné votre perception de l’environnement sonore, source de graves accidents.

Enfin, ne négligez pas votre hygiène de vie : une bonne hygiène auditive, mais aussi une alimentation riche en Oméga 3, en magnésium et en potassium, une gestion du stress optimale, et un sommeil de qualité contribuent également à préserver l'audition.

Pourquoi consulter un audioprothésiste en cas de trouble auditif ?

Détecter les premiers signes de fatigue auditive ou perte d’audition

Pour prévenir la perte auditive et la surdité, il convient de prêter une oreille attentive à votre audition. Les signes de fatigue auditive sont souvent subtils, mais certains symptômes doivent alerter et vous amener à consulter, tels que des bourdonnements dans les oreilles, des difficultés à suivre des conversations dans des environnements bruyants, ou encore une sensation d'engourdissement de l'audition. 

Les solutions proposées par VivaSon

Partenaire de votre audition, VivaSon vous propose un service gratuit de bilan auditif dans ses centres. Si vous êtes inquiet et que vous souhaitez détecter les premiers signes d’une perte auditive, vous pouvez également passer un test auditif gratuit en ligne, en amont de votre bilan. 

Pour répondre à vos besoins professionnels, les audioprothésistes VivaSon pourront par ailleurs vous proposer des solutions sur-mesure et adaptées à votre environnement de travail, grâce à une gamme étendue de protections auditives

Si vous souffrez d’acouphènes ou de problèmes liés à une fatigue auditive, différents appareils auditifs adaptés à vos besoins spécifiques peuvent également vous être présentés. Héritiers d’une tradition d’excellence d’audioprothèse, et soucieux de démocratiser l’appareillage, nos audioprothésistes s’engagent pour préserver votre santé auditive.

Aurélie HADJDAJ - Audioprothésiste VivaSon
Aurélie HADJADJ
Audioprothésiste et responsable audiologie

QUESTIONS FRÉQUENTES

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Questions fréquentes sur l'audition
Vivason répond à vos questions
Qu'est-ce que l'hypoacousie ?
L’hypoacousie est une perte d'audition partielle, au contraire du cophose ou de l'acousie qui désignent une surdité totale. L'hypoacousie peut survenir à tout âge.
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Comment retrouver l’audition naturellement ?
Suivez le guide et découvrez avec VivaSon quelques astuces pour compenser efficacement votre perte d’audition à l’aide de  pratiques physiques et d’exercices sonores.
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Comment améliorer son audition ?
Une fois perdues, les capacités auditives ne peuvent pas être rétablies. La cellule sensorielle n’étant pas remplaçable, il existe cependant des aides techniques qui permettent de corriger l’audition ainsi que des activités permettant d’améliorer ses capacités de communication. La prise en charge précoce des problèmes d'audition, ainsi que leur prévention via une bonne hygiène de vie sont aussi primordiales.
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