Mis à jour le 23/04/2024
Vous n’arrivez plus à tolérer certains sons ou bruits sans ressentir d’inconfort ? Vous souffrez peut-être d’hyperacousie. Au même titre que les acouphènes, l’hyperacousie est un trouble de l’audition. Elle se traduit par une hypersensibilité aux sons plus ou moins intenses selon les patients. Selon l’Association de la Journée Nationale de l’Audition (JNA), ce problème auditif touche environ quatre millions de Français soit près de 10% de la population.
Découvrez grâce à VivaSon comment détecter et traiter ce problème auditif très handicapant.
Le terme “hyperacousie” remonte à l’année 1938, il est issu des travaux médicaux de Henry. B Perlman. Cette défaillance auditive est souvent le résultat d’un dérèglement du schéma neuronal consécutif à un traumatisme sonore qui touche l’oreille interne. Elle est la conséquence d’une baisse auditive sur certaines fréquences qui altère la perception sonore en créant un réel inconfort. Elle est par ailleurs très répandue chez les musiciens fréquemment exposés à de forts volumes sonores. L’hyperacousie s’accompagne fréquemment d’acouphènes, les deux sont par ailleurs souvent associées.
Selon une étude Suédoise menée en 2013, la presbyacousie est dans 45 % des cas accompagnée de douleurs au niveau de l’oreille. En règle générale, l’hyperacousie rend inconfortables les bruits aigus et stridents comme le cri d’un enfant ou le bruit de couverts. Dans les cas les plus sévères et les plus avancés, toutes les fréquences du spectre sonore peuvent être concernées par cette hypersensibilité handicapante. Cela signifie que certains sons normalement tolérés par la majorité des personnes peuvent créer une gêne plus ou moins importante chez les personnes atteintes.
L’hypersensibilité auditive est très souvent associée à l'hyperacousie. Les deux terminologies se réfèrent en effet au même trouble auditif, dans le cas d’une hyperacousie, divers symptômes viennent s’ajouter comme une grande fatigue ou, dans les cas les plus graves, des malaises voir une douleur intense.
La fatigue auditive est le premier symptôme de l'hyperacousie. Elle se ressent généralement en fin de journée, suite à des activités en milieu bruyant. Les personnes atteintes la décrivent comme une sensation d'oreille cotonneuse ou bouchée. L'écoute est plus passive et il est plus compliqué de percevoir les sons ou bruits. La fatigue auditive peut également s'accompagner de bourdonnements d'oreilles, appelés acouphènes.
La fatigue auditive est plus récurrente et durable. La personne est également sensible aux bruits stridents et impulsionnels comme un claquement de porte.
L'hyperacousie est diagnostiquée dès que l’on décèle des séquelles au niveau de la cochlée, zone de l’oreille responsable de la transformation et de la transmission du son. On parle alors d’une atteinte effective des structures de l'oreille interne et d’une sur-sensation auditive pathologique, à échelle variable selon l'étendue des lésions et de la fragilité cochléaire du patient. Les sons et les bruits normalement supportables sont désormais source de gêne. Des acouphènes de plus en plus fréquents accompagnent généralement cette gêne auditive, avec une intensité variable.
Dans le cas d’une hyperacousie douloureuse, la perception du bruit ou du son dépasse le seuil de l’inconfort et devient handicapante. Les situations courantes deviennent insupportables comme aller au restaurant ou dans une crèche pour enfants par exemple. Sans traitement adapté, le patient risque une grave fragilité cochléaire. L'individu peut ressentir des douleurs dès 60 dB, quand le seuil de douleur pour une oreille normale est de 120 dB.
Les principaux symptômes d’une hyperacousie douloureuse sont :
L'hyperacousie est systématique, c’est-à-dire qu’elle se manifeste dans toutes les situations d’écoute sans exception, quel que soit le niveau sonore ambiant ou les bruits environnants. Les douleurs se font de plus en plus vives et de nombreuses situations sont contraignantes avec un niveau sonore ambiant insupportable pour la personne. Ici encore, les acouphènes sont souvent très intenses.
L’hyperacousie est généralement causée par un traumatisme sonore, qu’il soit aigu comme lors d’une exposition ponctuelle et soudaine ou comportementale lors d’expositions répétées dans le temps. D’autres causes peuvent être à l’origine du trouble telles que l’anxiété, les migraines ou la présence d’acouphènes.
L’hyperacousie est en effet une des complications possibles des acouphènes. Le bourdonnement ou sifflement continu qui en résulte peut provoquer une intolérance excessive aux bruits et créer une hypersensibilité progressive de l’audition. Elle peut aussi être associée à une surdité soudaine ou une autre pathologie comme le syndrome de Ménière caractérisé par des vertiges accompagnés d'une perte auditive d’une seule oreille.
On distingue plusieurs types d’hyperacousie :
Si les conséquences sur le patient diffèrent en fonction du degré d'atteinte de l'hyperacousie, les symptômes les plus répandus sont :
La phonophobie est une des conséquences les plus graves de l’hyperacousie. Le patient développe peu à peu une phobie du son qui se traduit par une hypervigilance excessive : port de bouchons d’oreille en permanence, refus de fréquentation d’endroits bruyants et très fréquentés comme les transports en commun ou les terrasses de café. À terme, elle peut même conduire à une exclusion sociale.
Il est important de comprendre que l’hyperacousie ne peut pas se soigner à proprement parler. Il existe des thérapies qui permettent de soulager la gêne. Cependant, aucun traitement ne permet de faire disparaître totalement ce trouble. Des professionnels peuvent intervenir pour accompagner le patient atteint comme des psychologues, des psychothérapeutes ou encore des médecins ORL.
La thérapie de désensibilisation graduelle consiste à réhabituer le patient à entendre les sons qui sont douloureux pour lui en le mettant en condition réelle d’écoute et en le confrontant à ces derniers. Cette thérapie nécessite du temps avec une exposition progressive graduelle. Cette méthode permet de désensibiliser progressivement le patient et le soulager de ses symptômes hyperacousiques.
Des thérapies complémentaires peuvent également aider à améliorer le confort du patient comme les thérapies comportementales et cognitives (TCC) ou la sophrologie.
Les personnes souffrant d’hyperacousie peuvent développer une peur constante du bruit et un stress exacerbé appelé phonophobie. Le risque majeur est de tomber dans une hyper vigilance face au bruit même dans des environnements calmes. Néanmoins, c’est l’effet inverse qui peut se produire et il n’est pas rare que les symptômes s’aggravent. L’oreille peut en effet perdre l’habitude de percevoir certains sons rendant plus compliquée la perception future. Certains spécialistes recommandent même de s’exposer au bruit le plus possible tout en prenant des précautions comme mettre des bouchons d’oreille si nécessaire.
Si aucun de ces traitements n’a porté ses fruits, la dernière solution sera de vous équiper d’un appareil auditif. Les technologies les plus pointues y sont déployées pour permettre une réduction très nette de la gêne du patient et réhausser les seuil de tolérance relatifs à son hyperacousie.
Les appareils auditifs permettent de traiter les bruits extérieurs et de réduire leurs perceptions afin d’améliorer la compréhension de la parole. Cette technologie comprend les réductions des bruits extérieurs comme le vent et des bruits impulsionnels comme le claquement d’une porte. Ainsi, en cas d’hyperacousie sans perte d’audition, on peut utiliser les réducteurs de bruits des appareils sans amplification.
Les embouts sur mesure adaptables aux appareils auditifs micro-contour d’oreille (RIC) ou contours d’oreille BTE permettent une adaptation totale au canal auditif externe. Ils allient confort de port et rapidité d'accommodation. Leur configuration dite “fermée” sert d’isolant et protection aux bruits extérieurs environnants dans le cas d'une hyperacousie. Différents types d’embouts existent sur le marché et dépendent essentiellement de la morphologie intra auriculaire et de la perte auditive. Une prise d’empreinte réalisée par un audioprothésiste préalable à leur conception est nécessaire afin d’ajuster la précision du modèle .
Chez VivaSon nous sommes convaincus que l’approche pluridisciplinaire est la plus efficace pour renforcer l’efficacité d’un traitement. Certains de nos appareils auditifs sont munis de la fonctionnalité de générateur de bruit blanc. Cette technologie de masquage appelée la thérapie Tinnitus Retraining Therapy (TRT) et pensée par le neurophysicien Pr P.-J. Jastreboff en 1990 présente de bons résultats pour traiter l’hyperacousie. Elle consiste à générer un bruit blanc pour rééduquer le cerveau et l’aider à atténuer les effets négatifs que provoquent les sifflements. Celle-ci est très utilisée pour traiter les acouphènes via l'appareillage auditif, mais peut également intervenir dans le cas d'une hyperacousie.
Cette thérapie fonctionne par transposition fréquentielle linéaire par octave c’est-à-dire qu’elle abaisse d’un ou de plusieurs octaves les sons aigus responsables de la gêne auditive. De même, une stimulation par bande large passante, augmentant les signaux à traiter, améliore nettement la performance perceptuelle. Les spécialistes préconisent de s’exposer à cette thérapie durant environ deux heures par jour pendant six à douze semaines pour favoriser le processus d’habituation.
Vous pouvez prendre rendez-vous avec l’un de nos audioprothésistes qui vous accompagnera et vous orientera vers le parcours de soin adapté. Pensez à consulter un médecin ORL pour établir un diagnostic médical.
L'archive ouverte pluridisciplinaire HAL, L’HYPERACOUSIE : “ ÉTAT DE LA SCIENCE ”, en ligne, consulté le 19/10/2021
Fondation pour l'audition, L'hyperacousie, en ligne, consulté le 19/10/2021
Hear-it.org, Conditions liées aux acouphènes, en ligne, consulté le 19/10/2021
France acouphène, L'hyperacousie, en ligne, consulté le 19/10/2021
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